Profitant du vent de la libération qui souffle sur le monde arabe et qui a déjà fait tomber des régimes dictatoriaux comme en Tunisie ou en Egypte, les populations sahraouies des camps de Tindouf, à l’appel de plusieurs mouvements clandestins de jeunes, ont décidé de se soulever contre le diktat de l’inamovible Mohamed Abdelaziz et de ses acolytes. Après les manifestations du 28 février et du 5 mars derniers, des centaines de jeunes sahraouis se sont rassemblés, dimanche devant la direction du Polisario dans les camps de Tindouf (sud-ouest de l’Algérie). Ils scandaient des slogans dénonçant l’exclusion, à travers l’enracinement du tribalisme et du clientélisme, ainsi que le manque d’une vision claire pour mettre fin au conflit du Sahara Occidental. Les jeunes contestataires sahraouis qui reprochent à leur direction son loyalisme aveugle aux généraux algériens, ont également dénoncé l’absence d’une vision claire chez le Polisario permettant de mettre fin au conflit du Sahara Occidental.

Ils réclamaient aussi, selon le site “Aqlame.com”, plus de justice sociale, la traduction en justice des dirigeants corrompus et l’association des jeunes à la vie politique, dominée par la vieille garde du front Polisario. Les manifestants ont aussi accusé les dirigeants actuels du Polisario de détourner les aides humanitaires internationales et de monopoliser le pouvoir à travers un système tribal, le clientélisme et la corruption. Les membres d’un groupe dissident clandestin dénommé «Jeunesse Révolutionnaire Sahraouie», avaient publié un communiqué de presse, dans lequel ils disent s’inspirer dans leur protestation des mouvements de contestations et de révolte qui secouent les régimes en place dans plusieurs pays arabes. Déjà le 28 février une première manifestation avait réuni à Rabouni, des dizaines de familles sahraouies venues réclamer le retour immédiat des centaines de jeunes sahraouis monnayés pour aller combattre aux côtés des forces fidèles du guide libyen Mouammar Kadhafi ainsi que le rapatriement de centaines d’étudiants Sahraouis installés en Libye. Des slogans du genre « Non à l’utilisation de nos enfants pour soutenir le Dictateur Gaddafi » « Non au dictat du régime algérien d’envoyer nos enfants pour participer au génocide du peuple libyen », ont été scandés par les manifestants. Les deux manifestations ont été sauvagement dispersées par les milices armées du Polisario, sur ordre de son chef, Mohamed Abdelaziz.