Ces derniers temps et à l’approche d’un nouveau round des négociations informelles sur le conflit du Sahara Occidental entre le Maroc et le front Polisario, des personnalités espagnoles sont de plus en plus nombreuses à se prononcer en faveur de l’autonomie comme option pour régler ce litige. C’est l’idée développée par le journaliste et écrivain Espagnol, Javier Valenzuela qui a déclaré qu’une ample autonomie dans un Maroc pluriculturel est la solution au contentieux du Sahara. Il a appelé à ce propos, la Gauche Espagnole à procéder à une “profonde révision de ses positions” sur cette question. “Aujourd’hui plus que jamais, la solution du (conflit) du Sahara passe par un Maroc pleinement démocratique”, a soutenu Valenzuela dans une interview-débat avec une autre grosse pointure de la presse ibérique, Ignacio Muro, ancien directeur de l’agence EFE et professeur de journalisme à l’université Carlos III de Madrid. Pour Valenzuela, le vent du changement qui souffle sur la région maghrébine et le monde arabe, offre une opportunité au Maroc de consacrer “les réformes démocratiques, les réformes de décentralisation et de placer la résolution du problème du Sahara dans ce cadre-là”.

Dans l’interview-débat publiée jeudi, par le site d’information “NuevaTribuna”, et qui entre dans le cadre d’un cycle de débats intitulé “un regard depuis la Gauche sur le monde Arabe et l’Islam d’aujourd’hui”, Javier Valenzuela nous livre sa réflexion sur le conflit du Sahara, qui va à contre-courant de la position (pro-Polisario) dominante en Espagne, principalement chez la Gauche Espagnole. Valenzuela, un fin connaisseur de la question du Sahara et ancien correspondant du journal ” El Pais ” au Maroc, (1988 à 1990), a qualifié l’attitude de la Gauche Espagnole sur le conflit du Sahara de « très stéréotypée et faite de clichés”. La Gauche Espagnole soulève cette question beaucoup plus en termes nationalistes qu’en termes démocratiques, regrette le journaliste espagnol. La solution du conflit du Sahara, a-t-il soutenu, “ne passe pas nécessairement par la création d’un nouvel Etat ». En utilisant les mêmes arguments contre les nationalismes en Espagne, a-t-il dit, l’heure n’est pas à la création de nouveaux Etats. Au contraire, l’heure est à l’intégration régionale. Poussant encore loin sa réflexion, Valenzueal s’interroge alors “Pour quelle raison les arguments et les solutions que nous défendons en Espagne ne seraient pas valables pour le Maroc et le Sahara? “. Pour conclure, le journaliste et écrivain espagnol estime que la Gauche Espagnole, au lieu de camper sur ces positions obsolètes, devrait plutôt “proposer notre expérience autonomique » vécue en Espagne pour contribuer au règlement définitif du conflit du Sahara Occidental, vieux de plus de 35 ans. Les dirigeants de la gauche espagnole vont-ils savoir tirer leçon de cette réflexion, combien objective, ou vont-ils continuer à se recroqueviller dans leur nationalisme aveugle ?