L’arrestation d’un ou de plusieurs Sahraouis n’intimidera d’aucune manière les milliers d’autres Sahraouis des Camps de séquestration de Tindouf qui n’attendent que l’occasion propice pour prendre la poudre d’escampette.
Selon des responsables du Polisario qui ont préféré nous parler sous couvert de l’anonymat, l’arrestation de l’inspecteur général de police, Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, mardi 21 septembre à la frontière sud-ouest algérienne près de Mhiriz, ne fera qu’amplifier la tension dans les camps. Ce dernier qui est issu de la puissante tribu des Rguibat, ajoutent-ils, a, à ses côtés, des milliers de Sahraouis dans les camps qui partagent ses idées, mais s’abstiennent de les exprimer en public par peur de représailles. L’arrestation de Ould sidi Mouloud a été précédée par une dizaine d’autres parmi des manifestants appréhendés par la gendarmerie du Polisario, alors qu’ils participaient à un sit-in pacifique, organisé en guise de protestation contre l’agression violente dont a été victime, samedi dernier à Rabouni, Ahmed Ould Mahmoud Ould Allal, un des membres de la tribu des Rguibat.
Ces arrestations et toutes les autres formes d’intimidation dont fait l’objet la population civile des camps de Tindouf, assurent les mêmes responsables, n’entament en rien la volonté de milliers de refugiés de Lahmada de vouloir rallier le Maroc. Pour preuves, ils rappellent la vague des ralliements massifs enregistrés ces neuf derniers mois, et dont le nombre avoisinerait les 1400 personnes. Les tous derniers jours, un nouveau groupe de 110 sahraouis a réussi à fuir les camps de Tindouf pour joindre le territoire marocain, via le poste frontalier de Guergarat.

Cet exode massif est aussi l’expression manifeste d’un ras-le-bol généralisé des habitants surtout des jeunes sahraouis qui se déclarent écœurés par la politique du Polisario qui les a fait vivre pendant des décennies, dans un état de ni guerre ni paix. Ce mécontentement trouve aussi ses raisons dans les pratiques inhumaines, la répression quotidienne et les tortures que font subir les milices du Polisario à tous ceux qui osent hausser la voix ou exprimer librement leurs idées.
Et c’est justement le cas de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud qui vient d’être arrêté et risque fort bien d’être torturé et malmené pour avoir osé dire ce que des milliers de ses frères sahraouis des camps de Tindouf ont peur de dire à haute voix, par crainte d’être victime de la machine répressive du Polisario.