Conflit saharien : le Maroc n’est pas occupant et le Polisario n’est pas un mouvement de libération

conflit-sahara-occidentaleEntre 1945 et 1960, et au fil des sessions, la liste des territoires non-autonomes se constituait et se précisait. En 1960, date charnière dans le processus de la décolonisation, deux textes ont été adoptés par l’Assemblé Générale de l’ONU : il s’agit de la résolution 1514 (XV) du 14 décembre 1960, communément appelée charte de la décolonisation et de la résolution 1514 (XV) du 15 décembre de la même année et qui définit la notion de non-autonomie. Il est dit qu’un territoire non-autonome est celui « … géographiquement séparé et ethniquement ou culturellement distinct du pays qui l’administre » (principe IV de ladite résolution). Elle prévoit également les différentes situations selon lesquelles un peuple est censé avoir exercé son droit à la libre disposition. Il est dit en effet qu’un territoire non-autonome a atteint la pleine autonomie :

  • Quand il est devenu Etat indépendant et souverain,
  • Quand il s’est librement associé à un Etat indépendant,
  • Quand il s’est intégré à un Etat indépendant.

C’est donc le processus décisionnel adopté ultérieurement que le phénomène de la décolonisation a été enclenché et irréversiblement mené. Ainsi, une pratique riche et diversifiée est née. Un rappel des différents cas de décolonisation contribuera à apporter un éclairage, combien nécessaire, sur la formule et le cheminement qu’a connus l’affaire saharienne.

La question saharienne a connu une sorte d’imbroglio politico juridique accompagnée d’une mystification sans égale. Cela est dû essentiellement à l’intervention algérienne dans ce dossier.

Et pour avoir une idée plus circonstanciée sur la pertinence des deux thèses marocaine et algérienne, un aperçu historique de la question saharienne s’avère plus que nécessaire ; il est d’autant plus nécessaire que la diplomatie algérienne a réussi, non sans succès, à présenter le Maroc comme puissance occupante et le Polisario comme un mouvement de libération nationale à la recherche de son droit à l’indépendance alors que la pratique de l’ONU a bien montré que la préservation du droit de l’intégrité territoriale des Etats est une forme parmi trois options permettant aussi la mise en œuvre du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Aujourd’hui, les populations du Sahara marocain vivent paisiblement dans leurs régions en s’autodéterminant du matin au soir et en participant au développement de leurs régions. Lors de sa dernière visite au Sahara marocain, le roi Mohammed VI a lancé la rentrée en vigueur de la régionalisation avancée des régions sahariennes marocaines et le lancement de grands chantiers d’infrastructures de base. Le Maroc n’est donc pas une puissance occupante et ceux qui en doutent, doivent se rendre sur place pour constater cette évidence.

Quant au Polisario il ne peut se targuer d’être titulaire de la qualité de mouvement de libération nationale authentique parce qu’il ne peut prétendre représenter un quelconque « peuple sahraoui » car il n’en existe pas un au Sahara.

Si vraiment on voulait pousser la logique à son terme en parlant d’un peuple au Sahara il faudrait étendre son aire géographique à tout un ensemble territorial touchant à la fois la Mauritanie, l’Algérie, la Libye et le Mali ; et comme on a pu le constater, aucun pays d’entre eux n’en a voulu tolérer sur ses confins.

Tous les observateurs qui suivent de près cet artificiel conflit qui a trop duré, savent qu’il n’est en fait que la traduction conflictuelle de deux nationalismes. Le marocain, d’essence principalement historique voulait affirmer une certaine singularité, et par là sa véritable identité. L’algérien, quant à lui, avec un fond essentiellement politico-idéologique s’évertuait à refaire son retard historique en cherchant à s’imposer au détriment du premier dans une compétition maghrébine mal engagée.

Ce genre d’opposition endémique, créé et alimenté au moyen d’incidents et de prétextes n’est pas propre au Maghreb. L’Europe, une toile de fond d’expériences guerrières, avait connu durant tout le 19ème et le 20ème siècle autant d’exaspérations de nationalismes. L’éternelle incompatibilité franco-allemande en avait constitué l’échantillon le plus édifiant.

Il aurait été souhaitable que les maghrébins, marocains et algériens en particulier, tirant les leçons de l’exemple européen, aient maitrisé les leurs. Mais les divergences politiques, idéologiques, et les calculs géopolitiques ont fini par prévaloir.

Dans ce contexte, le nationalisme marocain, à travers l’épisode saharien, en dépit de l’opposition de l’Algérie, a pu, grâce à une solide unanimité interne, s’affirmer, résister et préserver l’essentiel de sa légitimité et de sa crédibilité.

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