Conflit du Sahara : la douloureuse séparation des familles

rguibat-camps-tindoufLe séparatisme est connu comme étant un mouvement ou une tendance d’un groupe d’individus dans le territoire qu’il aspire à séparer de l’Etat dont il fait partie. Les revendications séparatistes, quand elles ne sont pas basées sur des arguments d’ordre religieux, culturel, identitaire, historique ou ethnique, sont perçues comme l’œuvre d’une fraction de dissidents à la recherche d’une légitimité inexistante. Ces revendications séparatistes deviennent, à défaut des raisons invoquées, une tentative de réappropriation exclusivement territoriale, faisant prévaloir une légitimation enfouie dans l’imaginaire.

Après quarante années de manœuvres, le Polisario, mouvement séparatiste, ne peut prouver autre chose qu’il est le produit d’une conspiration. Sa pseudo prise de conscience a été indirectement impulsée par la colonisation avec la complicité de ses alliées de dernière heure. La décolonisation signifie pour eux que des Etats indépendants peuvent être créés au sein des frontières coloniales et tracés sans que les habitants aient eu leur mot à dire, parfois même sans qu’ils le sachent. Ces frontières ne peuvent donc avoir aucune signification nationale pour les populations.

Le territoire du Sahara ne saurait appartenir en exclusivité à une des confédérations tribales. Les droits des habitants doivent certes être défendus, mais pas jusqu’à tomber dans l’utopie des « Etats tribaux ». Le caractère séparatiste du Polisario est d’abord qu’il ne peut affirmer son indépendance à l’égard de ses souteneurs.

Le Maroc n’est pas le seul pays dans le monde à subir les aléas d’un mouvement séparatiste, partout en Europe, en Asie, en Amérique latine et en Afrique des tendances séparatistes se soulèvent pour des raisons confessionnelles, ethniques et culturelles, ou pour réclamer le droit au traitement égalitaire.

Au Sahara, la population est, à l’instar du reste du Maroc, musulmane sunnite de rite malékite et la langue est l’arabe, sans oublier le dialecte Hassanite. La plus part des tribus sont originaires du nord du pays, arabes, amazighs ou d’origines chérifiennes. Une intégration réussie par des liens solides avec les populations du nord et par une politique de développement humain, social et économique. L’intégration est si forte que sa rupture désorganisera toute la société du nord au sud.

Mais le problème du Sahara ne pose pas au Maroc uniquement une revendication séparatiste, l’aspect le plus douloureux du conflit est le drame de la séparation dont souffrent les populations du Sahara, déportées, poussées à l’exil, séquestrées et non fuyant l’avancée de l’armée marocaine dans la foulée de la Marche Verte comme le prétendent certains médias étrangers. La déportation, dont les affreux souvenirs pour les démocraties occidentales sont souvent rappelées pour mémoire, de même pour le peuple algérien pendant l’horrible guerre de décolonisation qu’il a subi, et même avant, lorsque des nationalistes algériens, pour avoir protesté en 1870 contre la loi raciste Crémieux, ont été déportés en Nouvelle Calédonie, une époque à ne pas laisser dans l’oubli.

Les sahraouis séquestrés de Tindouf ne se sont pas trouvés par hasard là où ils se trouvent aujourd’hui, leur tragédie remonte à la période d’avant et pendant la Marche Verte pour la récupération du Sahara par le Maroc. Une atmosphère de peur s’est installée à l’époque au Sahara orchestrée par l’Algérie, la colonisation et le Polisario encore au stade embryonnaire, selon laquelle le Maroc envisage une opération de génocide pour laisser la voie libre à sa récupération du territoire. L’imbrication des intérêts des sans pitiés pour les populations sahraouies entrainèrent des alliances contre nature.

La séparation, même quand elle est permise légalement, est déconsidérée sur le plan de l’éthique, elle est la plus détestable des actes permis auprès de Dieu. L’appel à la fraternité et à la paix doit avoir une résonnance particulière à l’oreille du voisin algérien, qui a l’obligation morale de s’investir dans la concorde. Malgré le blocus instauré à l’intérieur et tout autour des camps de Tindouf, le mouvement du retour n’a jamais été interrompu, le dernier, celui de plusieurs dizaines de familles rentrées chez elles au Sahara, est annonciateur d’un bon augure, car le retour à la mère patrie est le destin incontournable de tous les citoyens marocains sahraouis séquestrés dans les camps de Tindouf en Algérie.

Devant le silence des organisations des droits de l’Homme, la douloureuse séparation des familles sahraouies est un crime odieux sur le plan moral, cette détresse infligée aux ruptures des victimes familiales avec la séparation de l’absent vivant est banni par toutes les religions.

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