Le président Bouteflika chercherait à faire sortir son pays du bourbier du Sahara Occidental

Bien que les dirigeants d’Alger affirment depuis longtemps qu’ils ne sont pas directement impliqués dans le conflit du Sahara Occidental, les dernières révélations de Wikileaks affirment tout à fait le contraire. Des câbles diplomatiques américains, classées secrètes ou confidentielles viennent jeter plus de lumière sur la position du pouvoir algérien au sujet du conflit qui asphyxie le Maghreb Arabe depuis plusieurs décennies. Les informations provenant du système de communication utilisé par le département de la Défense et le département d’Etat américain (affaires étrangères), le président algérien, Abdelaziz Bouteflika a confié à un responsable américain qu’il avait reçu en juin 2006 à Alger, qu’il tenait à la fermeture des frontières avec le Maroc, jusqu’à l’indépendance du Sahara occidental. Pour rappel, c’est aussi, grâce à Bouteflika, alors qu’il était ministre des affaires étrangères, que le mouvement séparatiste a eu droit à un siège au sein de l’ancienne Organisation de l’Unité Africaine (OUA), l’actuelle Union africaine (UA).
Depuis qu’il est à la présidence de la république, Bouteflika rechigne également à accepter un rôle de la France pour le règlement de la question du Sahara Occidental. Pour lui, la France «tente de régler ses comptes avec l’Algérie en appuyant le Maroc» dans cette affaire. «Du fait du poids de leur histoire coloniale au Maghreb », soutient Bouteflika, les Français « sont incapables de jouer un rôle constructif dans le conflit » du Sahara.

Le président algérien s’est par contre tourné vers Washington pour solliciter son intervention afin de faire sortir son pays du bourbier du Sahara Occidental. Il a demandé au sous-secrétaire d’Etat américain chargé des affaires du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord, David Welch, de trouver une solution qui lui sauve la face et débarrasse son pays de l’épine du Polisario. Un autre câble de WikiLeaks soutient que l’Algérie fait de moins en moins confiance au Polisario, car «l’armée algérienne aurait plusieurs fois intercepté des éléments du Polisario en compagnie d’éléments d’Aqmi se livrant à de multiples trafics».
De son côté, la Tunisie qui a toujours observé une neutralité mesurée dans le conflit du Sahara, a accusé l’Algérie par la voix de son président Zine El Abidine Ben Ali, de bloquer le Maghreb. Selon des câbles diplomatiques secrets, le chef de l’Etat tunisien a été même catégorique dans ses propos, affirmant que «les Algériens doivent accepter le fait qu’il n’y aura pas un Etat indépendant au Sahara occidental.» Les révélations de Wikileaks ne font enfin de compte, que confirmer les déclarations des officiels marocains affirmant que la clé du dossier du Sahara occidental se trouve non pas à Tindouf, mais à Alger.

 

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