Conflit saharien: L’Algérie, de « l’avocat du diable » à l’engagement direct.

L’avocat du diable, le nom est emprunté au rite de la canonisation, à une époque où lorsqu’on envisageait de proclamer saint un homme ou une femme, réputé par ses vertus, les parents, amis ou compagnons produisent une masse de témoignages et d’attestations qui prouvent le bien fondé des louanges. C’est à « l’avocat du diable » qu’il incombe d’apporter la contradiction. Et ce n’est que dans la mesure où les critiques de l’avocat du diable sont clairement et pertinemment réfutées, que la reconnaissance de la sainteté peut être prononcée. Ce rôle absurde a été obstinément joué par l’Algérie dans l’affaire du Sahara depuis plus de trois décennies, sauf que pendant la canonisation, « l’avocat du diable » une fois débouté, admis sa défaite et s’incline. Alors que l’Algérie, qui prétend ne se positionner dans l’affaire du Sahara qu’au nom des principes du droit de ce qu’elle appelle le peuple sahraoui à disposer de son destin, désavouée dans ses manœuvres par la communauté internationale, passe sans pudeur à une autre offensive pendant longtemps inavouée clairement, à savoir l’engagement direct et sans équivoques dans le conflit.

Par la voix de son ministre des affaires étrangères Monsieur Mourad Medelsi, dans une interview accordé au quotidien arabe « acharq al awsat », et toujours dans des propos connus par leur forme passionnelle et la nostalgie de la mauvaise foi, la diplomatie algérienne ose comparer le conflit saharien au drame palestinien. Le gouvernement algérien conditionne le rétablissement des relations entre l’Algérie et le Maroc au règlement de l’affaire du Sahara et au renoncement par le Maroc à son projet d’autonomie. Les observateurs attentifs à l’évolution du dossier décodent différemment les visées de cette nouvelle stratégie algérienne, pour certains il s’agit d’un appel du pied au Maroc alors que d’autres ne relèvent qu’une tactique destinée à prolonger l’impasse, dans laquelle se trouve l’affaire. L’Algérie s’agite depuis que le Maroc a mis en avant la solution d’autonomie, position innovante en phase avec les conceptions modernistes du territoire, et qui témoigne d’une volonté de voir l’ensemble des populations du Sahara vivre dans un tissu politique économique et social harmonieux.
Le Maroc a réussi son défi de mettre en valeur un large espace, qui est le Sahara, en un temps si court, produit d’efforts humain tant individuel que collectif. Pendant que de l’autre côté le pouvoir algérien maintien les vannes fermées de son bagne à Tindouf, dans lequel souffrent des milliers d’innocents. La persévérance marocaine a payé et toute la communauté internationale estime aujourd’hui qu’il fallait un compromis éthique devant les souffrances de ceux qui refusent les diktats séparatistes. Depuis le déclanchement du conflit, l’Algérie ne cesse de nourrir une adversité et une animosité latente à l’égard du Maroc. Y a-t-il à la base de cette crise une opposition d’intérêts légalement légitimes ? Partisan déterminé du Maghreb, le Maroc n’admettra jamais, et en aucun cas, que le Maghreb se construise de manière trop disproportionnée par une Algérie, dont les ambitions hégémoniques peuvent être de lourds dangers futures. Et si Maghreb il y aura, il doit être relancé sur de nouvelles bases d’unification et de revalorisation de sa dimension saharienne et méditerranéenne.
La crise entre l’Algérie et le Maroc a été la conséquence inéluctable d’une politique choisie par le pouvoir algérien qui n’a jamais opté pour une solution mutuellement acceptable, ni jamais permit un contact franc et sincère. Pendant les trente années écoulées du conflit, les occasions n’ont pourtant pas manqué pour résoudre tous les différents entre les deux pays frères qui au surplus sont liés par l’UMA et le traité de 1969, qui interdit le recourt à la force ou à la menace en cas de litige. Les liens religieux linguistiques historiques et ethniques doivent être considérés comme plus puissants que la tension et les contrariétés émotionnelles qui caractérisent les relations algéro-marocaines.

 

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