Europe – Maghreb – Afrique Subsaharienne, une alliance civilisationnelle qui serait un modèle potentiel exemplaire

apogee-islamQuand l’Islam était à l’apogée de sa puissance et de son épanouissement, communautés chrétiennes et juives menaient dans son sein une vie heureuse et paisible. Effacer les musulmans de l’histoire et de la renaissance sera retarder de plusieurs siècles l’Europe. Nier l’apport civilisationnel de l’Europe chrétienne avant, pendant et après la période coloniale dans les pays du Maghreb et la région de l’Afrique subsaharienne est à mettre sur le compte du paroxysme de l’ingratitude. Européens à majorité chrétienne envahis pendant la guerre et maghrébins et africains subsahariens à majorité musulmane colonisés ont combattu côte à côte le nazisme et le fascisme. Le Maghreb et l’Afrique subsaharienne ont servi pendant le second conflit mondial de base arrière de repli stratégique qui a contribué au triomphe des alliés. Les Maghrébins et les subsahariens n’ont pas reçu en retour après la victoire la reconnaissance morale qu’ils espéraient pour leurs sacrifices.

Les sociétés humaines ne seront jamais totalement semblables les unes aux autres. Il serait absurde d’imaginer un monde homogène dans ses moindres détails. Dans un monde rendu anxieux par la globalisation, il serait triste de classer certains modes de civilisation et de les condamner à la marginalisation. Présenter une religion comme réfractaire à la modernité est un exercice banal et tendancieux. Le sens critique est indispensable, mais il faut se garder de le confondre avec un conformisme systématique. Il est dangereux de forcer la méthode inductive au dépend des sources naturelles de l’histoire.

Une abondante littérature, monographies, études par thème, biographies de dirigeants et mémoires ont été consacrées aux alliances à travers une communication séculaire entre l’Europe chrétienne et l’Islam sunnite au Maghreb et en Afrique subsaharienne. Compte tenu des données et depuis la reconquista et la fin des luttes pour la libération, une paix constante et une entente qui perdure à nos jours règne entre les deux rives de la méditerranée.

Excepté certaines animosités et divergences nées de différents conjoncturels à caractères purement politiques. Les civilisations musulmanes et chrétiennes cristallisées par le savoir ont dépassé harmonieusement le Maghreb et l’Afrique subsaharienne pour atteindre le fond du continent.

Quand européens, maghrébins et africains de l’ouest, constatant leurs propres limites, décident de s’entraider pour accroitre leurs capacités. Quand chacun, se regardant dans le miroir de l’autre, se découvre des raisons nouvelles d’agir, tous peuvent alors concourir à la mise au point d’un nouveau système d’échanges. En dépit et peut être en raison de difficultés qui ont jalonné leur histoire, ils ont appris à se connaitre et à s’estimer. La colonisation a ses soubresauts. Ils n’en ont pas moins conservé les liens particuliers qu’il importe désormais de réanimer dans le sens de la complémentarité et à l’avantage de tous.

Trop d’intérêt sont en jeu, trop de subjectivité sont parfois écorchés pour qu’il en soit autrement. Il s’agit de toute une réinscription de l’histoire. Cela demande du courage et de la persévérance. On connait les limites du volontarisme, mais au moins qu’il ne soit pas dit que la volonté a fait défaut.

Dans le dialogue entre des états, des régions et des continents que la perméabilité des échanges matériels et des idées a rendu plus vivant et plus nécessaire, le Maghreb et l’ensemble de l’Afrique subsaharienne serait certainement un avantage pour l’Europe. Par contre, si cette conjonction réussit à être celle d’idéologues en gésine de démonstrations, nous pouvons être assuré à la fois, de son échec à bref délai et d’effets pervers sur la liberté et la sécurité de la région à terme.

A l’heure où le monde marche à pas de géants, s’arrêter équivaut à un retour en arrière. Les peuples du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne devant les dangers sécuritaires les calamités et les épidémies qui les menaces et la lourdeur des taches qui les attendent ont autres choses à faire qu’à s’affronter en nostalgie hégémonique et vengeances.

Une réussite dans la transmission du savoir de l’aide à combattre l’analphabétisme et tous les autres maux du sous-développement et dans le combat qu’elle suppose ouvrirait d’admirables lendemains sur la rive sud de la méditerranée. Cette réussite est conditionnée par un dialogue d’appréciations réciproques et l’intensification des échanges entre les gouvernants et les sociétés civiles des deux rives pour surmonter les barrières culturelles.

Les pays du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne n’accepteront plus de rester à la remorque, la région peut devenir une zone d’insécurité, de violences, d’immigration et de terrorisme, tous ces phénomènes ne peuvent être éradiqués que par un vaste programme permettant à cette région un décollage économique dont la nécessité devient un élément majeur dans le processus de la globalisation.

Le Maroc, sous la conduite éclairée du roi Mohammed VI, aujourd’hui, artisan convaincu de coopération Nord-Sud et Sud-Sud et qui a compris la nécessité d’intensifier ses relations avec Afrique peut jouer un rôle de locomotive dans l’édification d’un ensemble civilisationnel dans la région du Maghreb et de l’Afrique de l’ouest.

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