L’année 2018, qui s’achève ce lundi, a été riche en revers pour les séparatistes du Polisario.

Entre contestations grandissantes à l’intérieur des camps et échecs diplomatiques cuisants à l’extérieur, une autre Annus horribilis s’annonce pour Brahim Ghali et ses mentors algériens.

Il y a 45 ans aujourd’hui, l’Algérie et le Polisario obligeaient des milliers de Sahraouis à quitter les provinces du sud marocain pour aller s’installer dans les camps des séquestrés de Lahmada, non loin de Tindouf. Malgré les changements fulgurants qu’a connus le monde alentour, les populations de ces camps continuent de subir des conditions extrêmement difficiles, qu’elles sont empêchées d’aller ailleurs pour changer.

Dans une rétrospective du quotidien Assabah de ce lundi 31 décembre, intitulée «Ici Tindouf», l’écrivain sahraoui, le Marocain El Fadel Rguibi, nous brosse la décrépitude à vue d’œil qui gangrène actuellement les camps de la misère et la direction du Polisario.

En effet en cette 3e année au pouvoir de Brahim Ghali à la tête du mouvement séparatiste à la solde d’Alger, jamais les camps de Tindouf n’ont connu autant de tensions internes (sociales, tribales, politiques), ayant entraîné l’emprisonnement, si ce n’est la liquidation pure et simple des opposants, à travers une répression implacable, où les forces du protecteur algérien sont assez souvent venues prêter main forte. Une tension ravivée par les revers diplomatiques essuyées à El Guergarat, les zones tampons et l’obligation de cantonnement du Polisario dans les camps algériens, conditions imposées par le Conseil de sécurité de l’ONU. Ce dernier a d’ailleurs fini, dans sa plus récente résolution sur le Sahara (Résolution 2440), par réleguer le Polisario au second rang, pour désigner l’Algérie comme principal responsable du conflit autour du Sahara.

Cette situation délétère, renforcée aussi par la signature de l’accord agicole entre l’Union européenne et le Maroc, pris dans l’intégralité de son territoire terrestre, maritime et aérien, annonce que la probable chute de l’actuelle direction du Polisario, s’expliquerait aussi, selon la tribune d’Assabah, par deux faits essentiels.

D’une part, l’héritage tribalo-sécuritaire instauré pendant des décennies par l’ex-chef du Polisario, Abdelaziz El Marrakchi, n’a pas survécu, voire s’est retourné contre son remplaçant, imposé à la tête du mouvement séparatiste par la nomenklatura militaire algérienne. Or, et d’autre part, cette nomenklatura, qui avait soutenu Brahim Ghali, n’existe plus, car elle vient d’être totalement balayée à la faveur de la lutte de succession qui fait rage au chevet du président quasi grabataire, Abdelaziz Bouteflika.

Pire, cette année qui s’achève a été marquée par plusieurs contestations qui visaient le pouvoir algérien lui-même, accusé, dans de multiples incidents, d’actes de discriminations caractérisées à l’encontre des Sahraouis des camps de Lahmada. Pour sa part, l’Algérie est très remontée contre le Polisario dont l’image est constamment en perte de vitesse à l’extérieur, et qui, à l’intérieur (de l’Algérie s’entend), a transformé les camps de Tindouf en véritable poudrière… qui peut exploser en 2019.

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