Célébration du 40ième anniversaire de la Marche Verte. Une école pour la jeunesse d’hier, aujourd’hui et demain

hommage_aux_volontaires_de_la_marche_verteCoup politique génial, la Marche Verte est une épopée extraordinaire qui marquera à jamais l’histoire du Maroc et de son peuple, qui n’avait connu une telle ferveur et une telle unanimité depuis 62 ans, lorsqu’il avait réussi dans sa révolution, derrière son roi, à abolir le protectorat. Mais la similitude des situations, par-delà les deux époques, n’était pas un hasard. Dans l’histoire, il y a des moments fulgurants qui font date et deviennent un repère indispensable : la Marche Verte est un évènement, non seulement dans le mouvement du Maroc indépendant, mais aussi dans les processus de prise de conscience politique des jeunes générations qui n’ont pas connu l’époque de la résistance anticoloniale et la lutte pour l’indépendance.

La Marche Verte est donc une seconde révolution du roi et du peuple.

Impossible de parler du Maroc aujourd’hui sans conserver présent à l’esprit le grand tournant que représente pour lui l’année 1975, l’immense cohorte des volontaires de la Marche Verte franchissant la frontière artificielle du Sahara marocain colonisé par l’Espagne. Ces moments de l’histoire, commémorés chaque années au Maroc, sont pour le Roi, constitutionnellement garant de l’intégrité territoriale, une occasion pour réaffirmer la marocanité du territoire et la prédisposition du Royaume à trouver une issue au drame humain d’une partie des marocains sahraouis séquestrés dans le bagne de Tindouf en Algérie.

Ce qui était étrange dans la Marche Verte, c’était cette distance entre l’appel politique et la réponse populaire. Des hommes séparés depuis de longues années par l’idéologie et les intérêts se sont retrouvé dans l’enthousiasme de leur passé commun. Ils donnaient l’impression qu’ils n’attendaient qu’une pareille occasion pour laisser libre cours à de profonds sentiments depuis longtemps étouffés. Pendant ces semaines, où tout le pays vivait les yeux tournés vers le Sud, les vieux redécouvraient leur jeunesse et les jeunes leur tradition. La réponse à l’appel royal ne pouvait pas faire de doute car il exprimait ce que la nation marocaine attendait, celle-ci voulait un acte, le souverain l’accompli et invite ses citoyens à l’imiter, et du coup renouvelle en le magnifiant le geste héroïque du 20 Aout 1953 : la révolution du roi et du peuple. Si les deux actes royaux, celui du 20 aout 1953 et celui du 16 Octobre 1975, ont eu un immense retentissement dans la conscience populaire du peuple marocain, c’est qu’ils étaient bel et bien des actes comme tous les actes royaux, qui depuis des siècles étaient d’une certaine manière sacrificiels. L’historiographe Azzayani proclame avec emphase cette symbiose « cette foule faisant cercle autour du sultan ressemblait à une bague ornant un doigt ».

Le vent de la Marche Verte continue de souffler sur le Maroc nouveau, le peuple marocain qui est la raison d’être de la monarchie, ce peuple qui ne renoncera jamais à son intégrité territoriale, et dont une grande partie au Sahara qui s’autodétermine dans sa région du matin au soir, mérite respect, et un peu plus que des droits. Les citoyens marocains au Sahara ont, depuis la décolonisation de la région, donné la preuve que l’œuvre de la Marche Verte continuera patiemment, mais sûrement, à concilier et à unifier, à l’instar du territoire, les cœurs de tous les fils du Maroc là où ils se trouvent.

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