Prémices d’une collision entre le terrorisme et des éléments du Polisario dans les camps de Tindouf

polisario-milicesAu-delà de la frustration créée par le manque de perspectives, certains éléments du Polisario projettent de rejoindre des éléments de Daech en vue de cibler le royaume du Maroc que la propagande séparatiste leur a appris à haïr depuis leur enfance. Ces cellules islamistes apparaissent ainsi à des jeunes désespérés comme étant capable de réaliser ce que la direction du Polisario promet depuis des années mais n’est jamais arrivé à accomplir. Elles pourraient également mener une opération terroriste de grande envergure au Sahara marocain.

Si l’on prend en considération le vide idéologique et les promesses d’un meilleur lendemain, dont se réclamaient les dirigeant du Polisario, on comprend aisément que l’islamisme radical se soit pour certains substituer à l’option séparatiste.

A l’assaut de l’Afrique, les djihadistes de Daech commencent à s’infiltrer au Maghreb à partir des frontières libyennes où ils peuvent se procurer facilement les armes dont ils auront besoin. Les combattants de l’Etat islamique envisagent de changer de camps, leur percée vers l’Afrique vise à réduire la pression sur le pays du Khalifa au pays du Cham (Syrie et Irak), mais aussi pour tirer profit de la situation géographique, stratégique du Sahel qui s’ouvre sur le désert et la mer.

Plus de quarante ans après la récupération par le Maroc de son Sahara et en l’absence d’une volonté des belligérants concernés pour coopérer dans le maintien de la paix et la sécurité dans la région, les terroristes n’ont plus de frontière de la Libye à l’atlantique. La plupart des groupes armés eux même divisés privilégient les zones de déshérence en s’appuyant sur les rivalités entre Etats.

Ils se conduisent en entrepreneur de la violence aveugle et parfois en entrepreneur de l’économie criminelle. La criminalité et notamment le trafic de drogue et d’armes sont alors apparus à des éléments du Polisario, plus particulièrement ceux recrutés par la nébuleuse terroriste, comme la seule perspective d’avenir viable.

Il est néanmoins permis de démontrer que les liens entre le délitement et le développement du terrorisme au Sahara sont de plus en plus étroits et que l’effondrement du mouvement séparatiste alimente l’activité.

Malgré le danger qu’il représente, le Polisario, pour s’attirer la sympathie d’un certain courant, particulièrement en Europe, continue de semer la propagande de la victimisation.

Quant à l’Algérie, dont le ressentiment envers le Maroc est viscéral, elle continue de soutenir le mouvement séparatiste qui pourtant représente un danger pour toute la région, danger qui n’épargnera pas certainement l’Algérie, elle-même. Le pouvoir algérien a déjà bien subit les effets néfastes du terrorisme lorsqu’il a mis fin à l’expérience démocratique dans les années 1990 par un coup d’état pour sauver, non pas la démocratie, mais le régime politique en place. La première motivation était de garder le pouvoir. Nous sommes dans la quadrature du cercle. Pour le pouvoir selon la formule de Brecht, si le peuple n’a pas la confiance du pouvoir il faut le changer. Pour le peuple, si le pouvoir n’a pas sa confiance il faut le changer.

Quand les libertés sont confisquées il ne reste plus que celle donné par la clandestinité et par l’espoir déçu. Alors dans de telles conditions le désespoir fait place à l’indignation, à la révolte puis à la résistance, d’où l’éruption du terrorisme qui continue de se déplacer dans toute la région sahélienne.

Les conséquences aujourd’hui sont la collision entre Daech et AQMI descendant du Groupe Islamique Armée sortie de la matrice algérienne.

L’enjeu est d’autant plus crucial en raison de la non-résolution du problème du Sahara. Les tensions entre Rabat et Alger, bloquant toute coopération régionale sur les questions de sécurité, sont une des principales raisons expliquant le développement du terrorisme dans la région. Tout le monde est conscient que la région du Maghreb et de l’Afrique de l’ouest constitue une zone stratégique qui risque de présenter un danger pour l’Europe et l’Afrique subsaharienne.

Tirons la sonnette d’alarme sur la menace que représente le conflit du Sahara. Le roi Mohammed VI, lors du dernier sommet des Pays du Golfe et du Maroc tenu à Ryad le 20 avril 2016, a déclaré : « la situation est grave et inédite dans l’histoire de ce conflit artificiel suscité autour de la marocanité du Sahara». Il s’agit d’une mise en garde destinée à sensibiliser l’opinion internationale de moins en moins préoccupée par ce conflit qui risque de provoquer un embrasement qui atteindra les deux rives de la méditerranée.

Il est probable que lors de sa dernière visite à Tindouf le secrétaire général de l’ONU, Mr Ban Ki Moon ait été averti par sa MINURSO du mouvement radicaliste qui s’active dans les camps. Mais au lieu de s’inquiéter et d’alerter ce qui de droit, il a préféré s’attaquer au Maroc par des propos injurieux, allant même jusqu’à exhiber le « V » de la victoire et en s’inclinant devant le drapeau d’une pseudo république hors la loi.

Il est difficile de se prévaloir de l’efficacité d’une action préventive si personne ne mesure réellement ce qui pourrait être évité. Alors n’accusons pas le puit d’être profond quand c’est la corde qui est trop courte.

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