Conflit saharien : droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et intégrité territoriale, deux principes non opposables

onu-cs-1Les indépendances de certains pays du tiers monde ont engendré des dirigeants qui ont confondu Etat, nation, peuple et société, socialisme et capitalisme d’Etat, socialisme national et national-socialisme, droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et droit des Etats à disposer de leurs peuples.

Les adversaires du Maroc, dont leur acharnement à diviser sa souveraineté nationale, utilisent ce droit des peuples à disposer d’eux même alors que ce principe ne s’est jamais opposé à l’intégrité territoriale d’un pays, bien au contraire, il était question que la mise en œuvre du premier devait permettre la mise en application du second.

Ensuite, si on à établir une hiérarchie dans l’applicabilité des deux principes, c’est bien celui de l’intégrité territoriale qui devait théoriquement s’imposer. Car, celui-ci aide à préserver un élément constitutif de l’Etat à savoir : le territoire et ses limites frontalières. Son histoire et sa consistance juridique est d’évidence, intimement liée avec celle de l’Etat.

A la faveur de la décolonisation, on a pu constater que certaines puissances coloniales ont souvent, à l’approche des indépendances, essayé d’amputer leurs colonies d’une partie de leur territoire. Et si parfois elles ont réussi, par contre dans d’autres situations elles n’ont pas pu atteindre leur objectif.

C’est justement pour faire échec à ces tentatives que l’ONU s’est évertuée à réaffirmer dans sa fameuse résolution (1514 (XV) du 14 décembre 1960) le droit à tout pays d’accéder à l’indépendance dans l’intégrité de son territoire.

Dans le cas du Sahara marocain, l’Algérie et les séparatistes veulent à n’importe quel prix et par tous les moyens appliquer aux populations marocaines du Sahara le caractère de peuple. Ce qu’on appelle « peuple sahraoui » n’est en réalité qu’un assemblage de tribus nomades mouvantes dans cet espace nommé Grand Sahara et qui est, comme dit Gauthier, le plus grand et le plus réussi des déserts. Il constitue l’espace dans lequel s’opère la jonction des vastes territoires relevant de l’Algérie, de la Tunisie, de la Libye, du Niger, du Tchad, du Mali, de la Mauritanie et du Maroc. Ces nomades étaient certes organisés, mais de manière très relative, chaque groupe ethnique ou  confédération de tribus était piloté par une structure qui lui était propre et souvent très différente de celle de ses voisins.

La complexité des formalités administratives sur l’identification des votants et les recours devraient prendre plusieurs années sans aucune certitude que son aboutissement puisse satisfaire les deux partis. L’organisation d’une consultation référendaire afin de permettre aux populations du Sahara de s’autodéterminer comme le prétendent les séparatistes s’est donc avérée irréalisable, conclusion à laquelle l’ONU est parvenue. Et comme l’a bien précisé le journaliste indien Rudroneel Ghosh :

« L’identité du “Sahraoui” est, en fait, au cœur du litige. A ce jour, aucune conclusion satisfaisante sur cette question n’a été trouvée. Les gens qui font remonter leurs origines familiales au Sahara marocain résident actuellement dans plusieurs autres provinces du Maroc. La composition ethnique et culturelle du Maroc est très hétérogène. Elle englobe des éléments d’origine berbère, arabe, africaine, juive, chrétienne… Par conséquent, il est clairement illogique d’essayer de distinguer une identité “sahraouie” distincte et demander une souveraineté sur cette base. »

Devant ce dilemme, il est illusoire de chercher à identifier un peuple sahraoui propre au Sahara marocain pour la simple raison qu’il n’a existé dans cette région que des populations historiquement attachées à leur patrie le Maroc.

Un peuple, il faut chercher sa trace dans l’histoire, c’est une réalité trop massive pour qu’on puisse le cacher dans sa manche. Il se distingue des autres peuples par l’espace occupé ou par sa langue, son passé, ses institutions ou son niveau de développement et par le poids dont il pèse quelquefois sur autrui.

L’organisation d’un référendum sur l’avenir du Sahara marocain est pratiquement inconcevable. Quelque soit les résultats de la consultation l’histoire continuera à véhiculer des blessures que les populations ne sauraient indéfiniment supporter et ne pourrait facilement oublier. La conclusion d’un référendum ne saura jamais le point final.

En réponse à une question posée  par le journal Libération en octobre 1994 à Feu Hassan II « que se passerait il si le Polisario l’emportait ? », celui-ci répondait : « les partisans du Maroc au Sahara seront exposés à un génocide, et il faudra les défendre. Le Maroc se retirera, mais il laissera à ces gens les moyens d’en survivre assurant leur légitime défense ». D’où un grand risque d’éclatement d’une guerre civile.

Une option concertée est donc plus qu’impérative, marocains et algériens sont suffisamment conscients des enjeux de l’échéance pour laisser le sort de toute une région liée à la seule expression référendaire. Ce qui se passe au Moyen Orient aujourd’hui doit donc inciter les dirigeants des deux pays frères et voisins à réfléchir.

Le plan d’autonomie proposé par le Maroc reste donc la seule solution sérieuse et crédible comme l’a bien confirmé le Conseil de Sécurité.

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