Terrorisme : les abcès régionaux favorise sa prolifération

abces-terrorismeLes pays du Nord ont été pendant longtemps habitués à des menaces identifiées, trafic des stupéfiants, immigration clandestine, violence par une nouvelle génération d’immigrés en mal d’intégration dans les pays d’accueil sans oublier certains comportements xénophobes provocateurs, symptômes d’une société déréglée, ce qui laisse penser à d’autres temps, citées-guettos, discrimination dans le logement, discrimination dans l’accès aux soins. A cela s’ajoute, sous prétexte de refus du communautarisme et de l’ethnicité, la négation des cultures d’origines et notamment la religion lorsque l’Islam est revendiqué.

Mais cette situation a été pendant plusieurs décennies gérable jusqu’au moment où apparait l’imprévisible ennemi de tous ; le terrorisme c’est-à-dire celui qui tue sans distinction de race ou de religion dans le but d’intimider. Il s’agit de membres d’organisations clandestines basées hors des frontières des pays afin d’exercer une pression sur les gouvernements en place par le biais d’actes de violence dirigés contre des gouvernements et même contre des populations.

Le terrorisme n’est généralement fort que de la faiblesse de ses adversaires. Il prospère sur les conditions d’instabilité qu’il provoque, tout comme il peut prospérer dans des abcès régionaux aux ferments d’unités comme c’est le cas actuellement dans certains pays arabes. Les terroristes bénéficient également d’une certaine bienveillance des populations musulmanes déshéritées du Sahel, auxquelles ils prodiguent des soins médicaux élémentaires, et offrent des aides alimentaires, occupant donc le vide crée par l’échec des programmes nationaux et internationaux.

Ces zones désertiques ont toujours été vulnérables face au danger de la radicalisation, dans lesquelles la perméabilité des frontières facilite l’infiltration des groupes extrémistes radicaux. Les liens avérés entre le Polisario et les groupes extrémistes sévissant dans la région sahélo-saharienne sont connus de tous les services de renseignements de la région et européens.

Mais il ne faut pas perdre de vue les mutations du terrorisme, la rupture avec les anciens mouvements est si franche que certains sont enclin à parler d’un terrorisme nouveau qui serait engagé dans une nouvelle guerre.

Le nouveau terrorisme s’inscrit dans une globalisation anti-gouvernementale et les régimes sont attaqués en raison de leur alignement présumé sur les croisées.

La multiplication des chaînes satellitaires a brisé le monopole des propagandes d’Etat dans le monde arabe. Les paraboles, tournées vers le nord et les chaînes qui propagent le discours wahhabite et salafiste, ont transformé les pratiques culturelles dans l’ensemble du Maghreb.

Daech n’est en réalité que l’enjeu des conflits désormais enchevêtrés dans la région, son totalitarisme finira par céder face à une réalité qui ne pourra plier à son dogme. C’est bien pour imposer sa férule à des populations rétives que le khalife de la terreur recrute par milliers des supplétifs européens. Le « Hilter turbané » finira certainement par être écrasé par la coalition mais avec la fin de la guerre menée, l’atrocité du drame se révèlera par la destruction de toute une région, l’effacement de toute une civilisation et la fuite en masse vers l’inconnu de la population de cette région. Alors que les despotes qui gouvernaient ces pays durant des décennies auraient pu crever l’abcès à temps. A l’instar du drame qui se déroule au Moyen Orient, et pour éviter toute déflagration dans la région du Maghreb, l’abcès du Sahara marocain doit absolument trouver une solution dans la perspective d’une union régionale souhaitée.

Phénomène multidimensionnel, le terrorisme ou djihadisme s’inspire d’une idéologie globale. A la faveur d’un bricolage intellectuel qui résulte du détournement de concepts, de symboles ou d’images d’origine musulmane, ses acteurs prétendent offrir aux croyants un nouveau départ, une nouvelle identité et un nouveau mode de vie pour réussir ici-bas et dans l’au-delà.

Ce phénomène, apparut depuis la création de Daech, ne peut plus être combattu ni par les mêmes moyens, ni par les mêmes méthodes. Ce qui doit entrainer l’intensification de l’engagement de l’ensemble des pays maghrébins en collaboration avec les pays du Nord eux-mêmes menacés.

Si l’on croit les chiffres de dizaines de milliers, le départ de jeunes djihadistes vers les zones combats en Syrie, en Irak et dernièrement aussi en Libye, les volontaires sont principalement des jeunes de 15 à 30 ans. L’absence d’emploi stable et valorisant et l’absence de vie familiale sont autant d’éléments qui facilitent dans bien des cas leur départ puisque rien ne les retient.

Le retour de ces combattants dans les pays d’origine inquiète les services de police et de renseignements. Ces militants vont-ils prolonger leur activité dans leur pays d’origine et menacé l’ordre établi social et politique, ou fatigués, vont-ils chercher une existence moins tumultueuse ?

La réponse dépend bien entendu des individus et des contextes mais aussi des mesures adoptées par les autorités. Les anciens combattants qui purent réintégrer sans trop de difficulté la vie civile avec des mesures policières plus ou moins discrètes poursuivront certainement une activité politique mais de moindre intensité. En revanche ceux qui ont connu une féroce répression prendront un autre chemin passant ainsi d’un conflit à un autre et deviendront ainsi des points de contacts entre groupes épars qui contribuent à unifier sous une bannière commune « le djihad global » et auprès desquelles ils diffusent leur savoir-faire en matière de terrorisme.

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