Vol au-dessus des camps de la honte à Tindouf

camps-refugies-tindoufLe respect de la vie humaine érigé en absolu universel, est l’une des conquêtes les plus belles de l’histoire de l’humanité. Tout le monde, au moins tous ceux qui, de par leurs métiers sont bien informés et qui font l’opinion, responsables politiques, journalistes, diplomates, savent que ceux qu’on appelle des réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf en Algérie ne sont en réalité que des otages dans un chantage.

Tout le monde sait, et le gouvernement algérien le sait parfaitement. Le reste n’est qu’amalgame et confusion.

A l’heure où le contexte politique dans l’affaire du Sahara marocain a pris une importance qui prédomine, ce qui doit primer en outre c’est aussi la situation humanitaire dans les camps où les réfugiés sahraouis vivent, ou pire, survivent. Mais la question qui est toujours restée sans réponse c’est d’abord combien sont-ils ? Et qui sont-ils ?

Les conditions dans lesquelles s’est effectuée la déportation des sahraouis vers le territoire algérien ont été les conséquences d’une campagne d’intoxication, d’intimidation, de propagande et de peur orchestrée par l’Algérie et le Polisario pendant les années 70. Ce qui a toujours posé un dilemme quant à leur recensement et leur identification.

Les camps de Tindouf hébergent selon une estimation approximative une population totale de 40 000 personnes sans aucune pièce d’identification ni document de voyages autres que les laissez-passer délivrés au compte-goutte par les autorités algériennes.

Placés sous le mandat du HCR les réfugiés sahraouis ont été privés d’un droit fondamental, pour toute mission de protection et d’assistance, à savoir pour le recensement. Le HCR avait d’ailleurs proposé aux autorités algériennes de mettre à jour le recensement des vrais sahraouis vivants à Tindouf par la mise en place d’un groupe de travail ; dont la mission serait l’identification sur la base de critères d’enregistrement. A ce jour cette proposition est restée sans suite.

La poursuite du silence à ce sujet, est de nature à altérer la crédibilité du HCR et prolonger la souffrance et l’exil forcé des réfugiés.

Conforme à sa pseudo doctrine révolutionnaire et pour éviter d’être dévoilé le Polisario pratique la politique de la terreur et de l’isolement des camps en les privant de tout contact avec l’extérieur.

Tout en consacrant son discours prononcé à Laâyoune le 6 novembre 2015, le roi Mohammed VI en sa qualité de roi commandeur des croyants garant des droits des citoyens marocains là où ils se trouvent n’a pas manqué de dénoncer les conditions inhumaines dans lesquelles vivent les marocains sahraouis séquestrés à Tindouf. A ce propos le souverain a déclaré :

« En revanche, les populations de Tindouf, en Algérie, continuent à endurer les affres de la pauvreté, de la désolation et de la privation et à pâtir de la violation systématique de leurs droits fondamentaux. Ceci incite à s’interroger légitimement : – Où sont passées les centaines de millions d’euros accordées sous forme d’aides humanitaires, lesquelles dépassent les 60 millions d’euros par an, sans compter les milliards affectés à l’armement et au soutien de la machine de propagande et de répression utilisée par les séparatistes ? Comment expliquer la richesse insolente des leaders du séparatisme, qui possèdent des biens immobiliers et disposent de comptes et de fonds en banque, en Europe et en Amérique latine ? – Pourquoi l’Algérie n’a rien fait pour améliorer les conditions de vie des habitants des camps de Tindouf estimés tout au plus à 40 mille individus, soit l’équivalent de la population d’un quartier de taille moyenne dans la capitale Alger ?

Cela veut dire qu’en quarante ans, elle n’a pas pu ou n’a pas voulu doter ces populations de quelque 6000 logements pour préserver leur dignité, soit une moyenne annuelle de 150 unités de logement. – Pourquoi l’Algérie, qui a dépensé des milliards dans sa croisade militaire et diplomatique contre le Maroc, accepte-t-elle de laisser la population de Tindouf vivre cette situation dramatique et inhumaine ?

L’Histoire jugera ceux qui ont réduit les enfants libres et dignes du Sahara à l’état de quémandeurs d’aides humanitaires.

Elle retiendra aussi à leur sujet qu’ils ont exploité le drame d’un groupe parmi les femmes et les enfants du Sahara en faisant d’eux un butin de guerre, un fonds de commerce illégitime et un moyen de lutte diplomatique.

Je tiens à poser aux habitants des camps de Tindouf cette question: Etes-vous satisfaits des conditions dramatiques dans lesquelles vous vivez ? Les mères acceptent-elles le désespoir et la frustration de leurs enfants qui buttent sur un horizon bouché ?

Je récuse cette situation inhumaine qui vous est imposée. Mais si vous vous en accommodez, n’en faites le reproche qu’à vous-mêmes en voyant le Maroc assurer le développement de ses provinces du Sud et créer pour leurs habitants les conditions d’une vie digne et libre ».

En attendant la fin de cette comédie, alors que les dissensions au sein de la direction du Polisario sont annonciatrices de son inévitable éclatement, que la communauté internationale puisse trouver une issue à ce drame sans précédent, c’est le sort des réfugiés en otage qui est inquiétant. Le HCR doit œuvrer inlassablement pour apaiser leur traumatisme et leurs souffrances et le cordon ombilicale entre familles contraintes à la séparation ne doit en aucun cas être coupé, par une réactivation plus intense des programmes des visites familiales et des liaisons de communications afin que les retrouvailles définitives puissent se dérouler sans condition, ni douleurs.

La vérité et la justice, valeurs qui en dehors de toute idéologie, trouvent leurs fondements dans la morale universelle des droits de l’homme, finiront, sans aucun doute, par triompher sur la folie des hommes.

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