Séquelle de la guerre froide, le Polisario vers une dérive terroriste

soldats-polisario-terroristesIl y a quelques années, le professeur Olivier Pierre LOUVEAUX, juriste et ancien expert auprès l’assemblée parlementaire de l’organisation de sécurité et de coopération en Europe (OSCE), écrivait au sujet du Polisario : «  Le Front Polisario s’affaiblissant avec le temps et perdant son emprise sur les réfugiés, se doit d’agir et de trouver rapidement une solution au problème sahraoui. Depuis la chute du mur de Berlin, les soutiens des pays amis et la motivation idéologique au sein des camps se sont affaiblis. »

Depuis plus de quarante ans, le Polisario s’est avéré comme étant purement et simplement une marionnette d’Alger utilisée, voire créée, afin d’assurer la prééminence de l’Algérie en Afrique.

Il n’en demeure pas moins qu’étroitement tributaire du soutien et de l’aide algérienne pour sa survie, le front Polisario ne dispose aujourd’hui d’aucune marge de manœuvre face à Alger. De l’avis même de certains responsables onusiens, l’Algérie est partie prenante dans ce conflit depuis son déclenchement et ce, contrairement aux allégations de ses dirigeants qui se veulent défenseurs des droits des peuples à disposer d’eux même. Le Polisario peut donc être considéré comme une organisation exclusivement au service de la politique algérienne, et non comme un partenaire crédible de négociations pour trouver une solution au conflit.

Le mouvement n’est donc que la voix de son maitre. Dans cette logique du « tout ou rien » ou du « nous contre les autres » assez représentative de la pensée stalinienne, tout ce qui s’oppose à l’Algérie et à son instrument le Polisario doit donc être attaqué, vilipendé et si possible détruit.

L’action politique et diplomatique de la monarchie marocaine a toujours été caractérisée par la patience comme étant un acte de foi, «Dieu est avec les patients». Dès le déclenchement du conflit, le défunt roi Hassan II n’a jamais cessé de lancer des appels à la raison à ses fils sahraouis instrumentalisés, leurs promettant le pardon car la Patrie est clémente et miséricordieuse, et tout est négociable sauf la monnaie et le drapeau.

Le Maroc a toujours pratiqué avec le mouvement séparatiste, la politique de la main tendue, depuis que Feu Hassan II a reçu le 4 et 5 janvier 1989 une délégation du Front Polisario à Marrakech en réponse à un vœu de la communauté internationale. Une autre délégation a été reçue à la même époque par le roi Mohammed VI, alors qu’il n’était encore que prince héritier. Malgré le fait que ces contacts n’ont pas abouti, la sécurité des dirigeants du Polisario sur territoire marocain a été assurée sans qu’ils soient ni inquiétés, ni interpellés. Les rencontres entre le Maroc et les séparatistes n’ont jamais été interrompues, que ce soit sous les hospices des Nations Unies, ou suite à la démarche d’intermédiaires et bons offices. Le mouvement, qui aspire à s’organiser en Etat, n’a jamais donné, durant toutes ces rencontres, la preuve qu’il est capable d’affirmer son indépendance à l’égard de ses manipulateurs. Le fond du problème, pour ceux qui veulent le croire, concerne donc bien les relations algéro-marocaines.

En créant le Polisario, à une époque où les slogans révolutionnaires étaient à la mode, l’Algérie avait cru qu’une action insurrectionnelle était le moyen de propagande le plus efficace. Pris de cours par la rapide décolonisation du Sahara par le Maroc, le pari algérien était fondé sur l’hypothèse que la récupération du Sahara par le Maroc provoquera un soulèvement des populations.

En refusant de négocier sincèrement avec le Maroc, le Polisario, tout en donnant l’impression de vouloir le faire, incapable de prouver son authentique volonté d’autonomie, inconscient du sort des pauvres innocents qu’il détient en otage à Tindouf et proclamant à chaque occasion sa menace de reprise des armes, le Polisario tombe sous la définition que donne au terrorisme l’Oxford English Dictionnary: « personne qui tente d’imposer ses vues en usant de méthodes d’intimidation coercitives ».

Aujourd’hui, plus que jamais, le blocage du conflit, le pourrissement de la situation, le contexte géopolitique et l’environnement géographique devenu un espace brulant peuvent à coup sûr entrainer le Polisario vers une dérive terroriste si ce n’est pas déjà le cas.

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