Conflit saharien : l’ONU de la controverse à la recherche d’une solution équitable

rossso-saharaLa fin du siècle dernier a été marquée par un ralenti d’une domination « progressiste, tiers mondiste, guerre froidiste » au sein de l’ONU, c’est dans ce nouveau contexte que l’organisation internationale a fait un retour fracassant sur la scène internationale en se voyant confirmée comme la seule instance légitime pour mandater des interventions à même de résoudre les crises, c’est-à-dire son prestige et sa raison d’être. Pendant plus de quatre décennies, l’Algérie et derrière elle ses alliés, dans une logique schizophrénique, n’ont jamais admis que l’affaire du Sahara soit réglée comme étant une question d’intégrité territoriale d’un Etat membre de l’ONU. La genèse de la crise et la succession des tentatives de compromis, devant aboutir à sa solution, remonte à l’année 1956, qui correspond à l’indépendance du Maroc et à son entrée comme Etat membre de l’ONU.

Pourtant la résolution 1541 (XV du 15/12/1960) analyse plus en détail la notion de droit à l’autodétermination, dans la mesure où elle s’efforce d’en recenser toutes les implications : dans son sixième principe, elle énonce les trois alternatives qui s’offrent à un territoire décolonisé : « on peut dire qu’un territoire non autonome a atteint la pleine autonomie,

a.Quand il est devenu indépendant et souverain.
b.Quand il s’est librement associé à un Etat indépendant.
c.Quand il s’est intégré à un Etat indépendant.

La résolution d’une crise par l’ONU est d’abord d’éliminer les causes de cette crise. La longue tentative pour résoudre la crise saharienne par voie référendaire s’est avérée définitivement vouée à l’échec. Dans ce cas de figure, l’ONU, adoptant dans l’affaire du Sahara l’attentisme et la modération, a toujours évité de suivre la logique des adversaires du Maroc dans cette affaire. Les dirigeants algériens aiment à répéter que leur position sur le conflit saharien coïncide avec celle de l’ONU, et que les revendications indépendantistes, des sahraouis réfugiés (malgré eux) en Algérie, doivent prévaloir sur la majorité de ceux qui ont choisi de rester dans leur territoire. Les évolutions intervenues dans le territoire, la région et dans le monde sont venues emboiter le pas aux dirigeants algériens.

L’ONU, qui s’est enlisée dans cette affaire depuis plus de 40 ans, allait se trouver dans une situation bien paradoxale, étant donné sa composition et ses buts. Selon la logique, que voulait imposer par le biais de l’ONU les adversaires du Maroc, il n’y a pas de contradiction entre le droit à l’autodétermination par voie référendaire et la reconstitution de l’unité territoriale d’un pays donné, pourtant beaucoup parmi eux n’oseront jamais poser de telles questions aux citoyens de leurs régions. L’objectif était de maintenir le conflit insoluble et le Maroc dans une inaction, raisonnement léger de ceux qui croient que le légalisme onusien ne doit servir que leurs ambitions.

La persévérance marocaine a obligé ses adversaires à découvrir leurs véritables visées et à violer les règles de la diplomatie et de la légalité internationale. Les tenants, les aboutissants et les enjeux du conflit ont fini par être enfin entendus et admis. Les Etats membres de l’ONU et en particulier les grandes puissances se sont finalement rendu compte que l’affaire du Sahara a trop durée, et qu’elle ne trouvera de solution officiellement reconnue que par le biais de négociations directes, entre le Maroc d’un côté et l’Algérie et le Polisario de l’autre, sur la base d’un statut d’autonomie du Sahara dans le respect de la souveraineté marocaine. C’est cette conclusion qu’a tiré l’ex médiateur, Monsieur Peter Van Walsun, après avoir entrepris plusieurs déplacements dans les capitales concernées, procédé à des enquêtes, médiations, conciliations, arbitrages et suivit les rounds de négociations entre les parties, en tant que représentant personnel, légalement mandaté par le secrétaire général des Nations Unies. Selon cette conclusion, l’option indépendantiste du Sahara n’est pas réaliste.

Selon certaines révélations l’actuel médiateur Monsieur Christopher Ross est arrivé à la même conclusion que son prédécesseur, il tente de convaincre le Polisario de renoncer à sa thèse indépendantiste éculée, de surcroit irréaliste et irréalisable et l’inciter à aligner une nouvelle position productive en perspective de la réunion du conseil de sécurité prévu le 30 avril prochain. Aujourd’hui il va sans dire que le poids des contraintes internationales doit être pris en compte dans la solution du conflit et dans le rapprochement entre l’Algérie et le Maroc. En effet, la chape de plomb terroriste qui s’abat sur le Maghreb, sans compter les dangers qui guettent les zones sahélo-sahariennes.

Pour l’ONU, même si l’affaire du Sahara n’est pas encore réglée, pour autant, ce n’est plus la même affaire. Le conseil de Sécurité a rompu avec la controverse qui a durée depuis quatre décennies, et l’autonomie proposée par le Maroc, en tant qu’expression moderne de droit à l’autodétermination, est la solution la plus équitable.

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