Le Sahara marocain dans la dynamique du développement et d’une régionalisation avancée : Unité, équilibre et solidarité.

layoune-cgem15Légitiment installé dans son Sahara, le Maroc ne restera pas les bras croisés, pas plus qu’il n’acceptera que son évolution démocratique et son développement soit subordonnée aux calculs et aux manœuvres d’autrui. Dans cette perspective, l’option démocratique élevée au rang d’une véritable priorité stratégique devant se cristalliser dans le concret. L’objectif immédiat étant le développement économique et social et l’instauration des bases d’une décentralisation politique effective, conséquente, poussée aussi loin que possible. Il est, d’ailleurs, grand temps que le Maroc choisisse de se doter d’une assise régionale solide qui lui assure la capitalisation des efforts concrets au développement local, et avant tout, l’intégration des populations dans une société moderne et démocratique diversifiée et unifiée où priment les droits de la citoyenneté.

La démocratie a ses propres effets pervers, nul n’en disconvient. Aucune société moderne cependant n’est plus en mesure d’avancer et même de fonctionner sans délégation de tâche, sans pouvoir régional, municipal, séparation des pouvoirs, évolution continu de son fonctionnement à l’échelle politique, économique et gouvernance. Les lois de l’évolution sociale obéissent désormais à une vitesse dont la rapidité est de plus en plus puissante, sans commune mesure avec ce qui se produisait dans l’ère ancienne. Les réalisations et les progrès, qui exigeaient dans le passé des siècles pour se produire, peuvent s’effectuer à notre époque en quelques décennies. La décentralisation est l’occasion pour le pays de se refonder et bâtir son développement à partir de la base.

La feuille de route dans la nouvelle constitution tracée par le Roi Mohammed VI est sur la réforme de la régionalisation envisagée, une réforme structurelle de fond et qui repose sur trois principes fondamentaux : l’unité, l’équilibre et la solidarité tout en tenant compte de l’histoire et de la géographie physique et humaine. Il s’agit, pour le souverain, de conduire une dynamique de la régionalisation avancée et graduelle, englobant toutes les régions du Maroc.

Elaboré par le conseil économique, social et environnemental, le programme de développement des provinces du sud sera doté d’une enveloppe de 140 milliard de dirhams sur dix ans. Il ne s’agit pas d’une simple proposition de solution palliative pour une conjoncture d’urgence, ni de projets isolés déconnectés les uns des autres, mais plutôt d’une vision de développement intégré comme l’a bien défini le roi Mohammed VI. Une véritable rupture conceptuelle, car pour réussir le décollage économique du Sahara, les expert du conseil économique et social ont imaginé de renforcer l’attractivité économique de ces territoires. Le développement du Sahara devrait faciliter l’intégration économique avec les Etats africains voisins, et contribuer ainsi à la prospérité, à la stabilité et à la paix dans la région.

Quels que soient les réserves ou les inquiétudes manifestées par certains, une réforme régionale au Maroc, à la différence de ce qui s’est produit ailleurs, n’est pas porté par un mouvement dissident, car même dans le cas du Sahara, le séparatisme n’est que le produit d’une conspiration étrangère connue de tous.

En proposant un statut d’autonomie pour la région du Sahara dans le cadre de l’unité marocaine, le royaume a fait preuve de sa bonne foi pour faire sortir le conflit de l’impasse. Ceux qui connaissent l’histoire du Maroc ne peuvent pas ignorer que l’attachement des marocains à la nation et au territoire sont inséparables. On ne peut donc que mesurer l’importance de la proposition marocaine.

La consécration constitutionnelle du caractère démocratique de la région s’inscrit dans le cadre des grandes options du royaume que la nouvelle constitution prône dans son article 1er, constituant une avancé incontournable et un point fort pour la décentralisation régionale et l’organisation territoriale du royaume.

Des signes annonciateurs du dénouement du conflit se dessinent dans les horizons proches, le retour à la mère patrie d’une population sahraouie séquestrée à Tindouf doit se faire sur la base d’une stratégie de préparation et d’intégration progressive à l’environnement économique et social. En prévision de cette nouvelle donne, gouvernement et CGEM s’attelle ensemble à préparer un modèle économique local plus viable par la mise en place d’une nouvelle politique économique et sociale et d’une gestion rationnelle équitable des ressources naturelles locales et surtout le rôle des pouvoirs publics doit être revu en adoptant une gouvernance équitable et responsable.

Prometteuse sur le plan national, cette issue heureuse de l’affaire du Sahara aurait certainement des retombé bénéfiques sur l’ensemble de la région, surtout en ce qui a trait à la stabilité, la sécurité, la modernisation politique et au développement économique et social. Elle mettra certainement fin au calvaire des innocents sahraouis séquestrés à Tindouf en Algérie. Elle permettra du même coup de relancer sur de nouvelles bases le projet d’unification, de combattre le danger terroriste qui menace toute la région et de revaloriser la dimension méditerranéenne du Maghreb. L’espoir pour sortir de cette impasse reste tributaire de la compréhension et de la prédisposition de l’autre partie à admettre la réalité et à abandonner la polémique stérile pour s’engager ensemble dans la voie salutaire de la concorde et du progrès.

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