Maroc-Algérie deux pays frères et voisins condamné à s’entendre

2pays-voisinsLes rapports entre le Maroc et l’Algérie, deux pays voisins sont restés complexes depuis leur indépendance, alors qu’ils avaient autrefois formé un seul et même ensemble, bien assis sur un passé commun et partagé, et un trépied culturel : islamité, arabité et amazighité, fondements communs des spécificités singulières, et d’une dynamique évolutive d’ouverture sur l’universel. De telles composantes sont la pierre angulaire de l’édifice civilisateur des deux nations, non seulement dans la construction maghrébine, mais aussi dans les transformations qui en découlent, en vue de transcender les méandres historiques, et de participer aussi au changement prospectif d’un monde en mouvement.

L’Algérie et le Maroc, disposent d’atouts communs pour jouer un rôle positif, tant au niveau régional qu’au niveau international. Ils pourraient créer une structure aussi audacieuse et originale que la C.E.C.A qui a servi de base à la construction européenne. Lorsqu’on fait l’évaluation des nombreux facteurs qui rapprochent les deux pays, on est frappé par ce manque de communication entre leurs décideurs, bien que des cadres, des élites scientifiques, médicales et culturelles ne cessent de s’entretenir, mais ce n’est toujours qu’un simple cataplasme. Au niveau politique, le voisinage est vécu comme obscur, inquiétant, dangereux, et bien souvent les politiques se parlent le dos tourné. Or les chances d’un rapprochement réel commencent par la conviction, la droiture et la souplesse stratégique. Les voisins vivent et travaillent en priorité sur ce qui les réunit, laissant ouvert le débat sur leurs différends.

Pourquoi donc cette malveillance des algériens et des marocains, les uns envers les autres, et qui les sépare ? Cette rafale de question est là, alors que la bonne réponse relevant de l’esprit de discernement et de la clarté de pensée n’est, ni visible, ni nettement dessinée sur la marche du temps. La crise née du conflit du Sahara n’est certes pas la seule raison de la naissance d’un climat de suspicion, voire d’hostilité entre les deux pays pivots du Maghreb et qui les a poussé à adopter, chacun de son côté, une attitude de fuite en avant. Faut-il Relier la crise et surtout la forme passionnelle qu’elle a prise du côté des dirigeants algériens à une animosité héritée d’une longue confrontation ?

Au lendemain de son indépendance, l’Algérie a fait passer ses intérêts immédiats bien avant les liens créent par l’histoire, la géographie et la lutte commune, défendant avec acharnement l’héritage colonial et le statu quo politico territorial en Afrique. Elle s’est instituée héritière des conquêtes coloniales, et avait fait pression sur ses « alliés révolutionnaires africains » pour faire adopter une close dans la charte de l’OUA allant dans le sens de ses ambitions hégémonistes. Le Maroc avait émis, à l’époque, des réserves sur cette close. Le temps a prouvé que, contrairement à ce que soutenait l’Algérie, le statu quo sur la base de partage colonial n’a pas garanti la paix en Afrique, et ne la garantira probablement pas à l’avenir. Le conflit de 1963, d’où une brève confrontation qui a été d’autant plus orchestrée en Algérie que l’insurrection Kabyle à cette occasion, très discrètement étouffée. Cette douloureuse époque dans les relations entre les deux pays voisins est peut être l’une des principales raisons de sa position dans le conflit saharien. Si l’Algérie prend aujourd’hui une telle attitude agressive au regard du peuple marocain, c’est qu’elle semble penser que si le Maroc entérine sa souveraineté par la communauté internationale, déjà confirmée sur le terrain au Sahara, cela lui permettrait de réactiver, tôt ou tard, le problème des frontières.

Les dirigeants algériens ont commis une erreur d’appréciation, poussés sans doute par une confiance exagérée en leur force. Convaincu de la légitimité de ses droits, le Maroc a réagi avec une si grande vivacité qui lui a permis de remporter une victoire diplomatique, qui a conforté ses acquis. Son projet d’autonomie pour le Sahara a été perçu par l’ensemble de la communauté internationale comme une solution sérieuse et crédible pour le règlement de la question, une issue qui traduit le sens du réalisme politique et les faits sur le terrain. Cette solution permettra de garantir aux populations du Sahara le droit d’exprimer leurs spécificités culturelles et civilisatrices et de gérer leurs propres affaires dans le cadre de la souveraineté marocaine.

Le Maroc et l’Algérie n’ont pas connu de passé de guerre entre eux, malgré quelques heurts, qui n’épargnent somme toute aucun peuple, les plus méchants de leurs escarmouches ne représentent rien à côté des étripages mutuels massifs qui ont divisé les peuples en Europe durant des siècles en dépit de ce passé belliqueux et meurtrier, la France et l’Allemagne ont pu se réconcilier, constituant le moteur de l’union européenne.

Aujourd’hui algérien et marocain de bonne volonté et société civile ont le devoir moral de rétablir la confiance mutuelle entre les deux pays, et étaler au grand jour toute la vérité sur ce qui les sépare, tout en œuvrant pour ce qui les rapproche.

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