Sahara : doutes et interrogations sur la mort énigmatique d’Ali Beiba

La mort énigmatique d’Ali Beiba, N°2 du front Polisario, officiellement décédé d’une crise cardiaque à l’âge de 57 ans, continue de soulever doutes et interrogations, y compris dans les rangs du mouvement sécessionniste. Des fidèles du défunt, qui soupçonnent un empoisonnement, ont même demandé une autopsie pour élucider les véritables causes de sa mort, mais en vain.
Les soupçons sur la mort subite inexplicable de celui qui menait, depuis plusieurs années, les négociations avec le Maroc sur l’avenir du Sahara, portent justement sur cette proximité avec les Marocains. La direction du Polisario et les officiers du DRS, les services du renseignement militaire algérien, ont commencé à douter ces derniers temps des positions d’Ali Beiba. Plus grave, le chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz, considérait que Mahfoud Ali Beiba était devenu plus  perméable à la proposition marocaine d’autonomie au Sahara. Argument infaillible pour mettre le N°2 du Polisario dans la ligne de mire des services algériens.
Mahfoud Ali Beiba qui a vécu dans les camps sahraouis de Tindouf depuis 1975, était aussi le plus sensible parmi les dirigeants du Polisario aux conditions de vie difficiles des Sahraouis dans ces campements du désert algérien. Une sensibilité qui a guidé sa démarche « sage et sincère » dans les négociations avec le Maroc, selon les termes du négociateur onusien, Christopher Ross. L’objectif d’Ali Beiba était de parvenir à une solution politique juste et définitive pour mettre un terme aux souffrances des populations sahraouies. Un argument de plus pour le DRS algérien de le mettre sous observation.

Ali Beiba était d’autant plus pisté que les services algériens avaient commencé à douter de ses intentions secrètes de rallier le Maroc. Un ralliement qui aurait constitué un embarras supplémentaire pour Alger. Car, le Polisario et encore plus les officiers du DRS, n’ont jamais digéré la défection de nombreux hauts dirigeants du mouvement séparatiste, dont le dernier en date est Ahmeddou Ould Souilem, proche conseiller de Mohamed Abdelaziz lui-même.

 

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