Sahara : un évadé des camps de Tindouf raconte

Encore un nouveau groupe de sahraouis est arrivé au Maroc après avoir fui les camps de séquestration de Tindouf, en territoire algérien, où des milliers d’autres sahraouis guettent le moindre prétexte pour échapper à la vigilance de la gendarmerie algérienne et de la milice du Polisario. 
Hamoudi Hormat Cheikh, âgé de 43 ans, fait partie de ce groupe de 12 ralliés qui ont rejoint le Maroc, et dont le nombre ne cesse de croître depuis quelques mois. Il a décrit les conditions de vie très difficiles dans ces campements, installés dans une vaste zone inhospitalière du désert algérien.
Les camps sont quadrillés par des groupes armés du Polisario et par la gendarmerie algérienne, dont la méfiance a redoublé ces derniers temps avec la montée de la vague des fuites, explique Hormat Cheikh. Les gardiens commencent à douter des raisons avancées par les séquestrés pour sortir des camps, y voyant systématiquement des prétextes pour fuir définitivement les campements Tindouf.

Pour Hormat Cheikh, cette vague d’évasions rend le climat très tendu dans les camps, où le Polisario renforce des mesures de contrôle déjà très drastiques. Au dénuement et à la précarité dans lesquels vivaient les sahraouis à Tindouf, viennent s’ajouter l’interdiction de s’exprimer ou même de circuler librement hors des camps.
La suspicion     du Polisario et d’Alger à l’égard de ceux qu’ils présentent comme des réfugiés s’accroît ainsi de plus en plus, à mesure que le dernier carré du Polisario prend conscience que sa propagande séparatiste ne convainc plus. En premier lieu, les jeunes qui sont nés dans ces camps d’exil forcé et de désespoir. Ils sont devenus au grand affolement du Polisario et d’Alger, le fer de lance de cette nouvelle vague de défections, raconte ce rallié quadragénaire. 
Deux choses expliquent la situation actuelle, conclut Hamoudi Hormat Cheikh : l’ampleur de la crise humanitaire qui prévaut dans les camps du Sud-Ouest algérien, et la conscience des sahraouis que le Polisario ne défend pas leurs intérêts, mais un obscur agenda politique régional des généraux algériens.

 

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