Intégration régionale : pourquoi le droit au retour est une chance pour les sahraouis de Tindouf.

Le Maghreb célèbre cette semaine les vingt ans de la création de l’Union du Maghreb Arabe, structure d’intégration régionale bloquée quasiment depuis sa naissance par le différend saharien et la rivalité entre l’Algérie et le Maroc. Pourtant, le monde a bien changé depuis 1988, les hommes communiquent avec GSM et Internet, la chine communiste de l’époque sera sous peu la première puissance mondiale, les barrières douanières ont quasiment disparu, le terrorisme international est devenu le premier sujet de préoccupation, la guerre froide est terminée, laissant la place à une guerre économique mondiale avec la montée irrésistible de la mondialisation.
Les enjeux, comme les périls, sont donc énormes pour la région, et le Maghreb du centre, s’il veut ne pas sombrer dans la récession, devra impérativement créer 10 millions d’emplois à l’horizon 2020, pour absorber la formidable réserve de travailleurs jeunes. Pourtant, Le Maroc aura fait le premier pas pour sortir de l’impasse et permettre au Maghreb de prendre son envol, une initiative d’autonomie conforme à la légalité internationale, et permettant l’exercice d’une forme d’autodétermination pour les populations sahraouies.

Bien évidemment, ce plan d’autonomie est un challenge, qui nécessite que l’Algérie fasse sauter le verrou psychologique paralysant dans lequel elle s’est enfermée depuis 33 ans.
Mais le jeu en vaut largement la chandelle, car la technicité du Maroc, alliée à la puissance financière algérienne, pourrait faire du Maghreb le pendant de l’Union européenne au sud de la Méditerranée, et constituer un réservoir de croissance exceptionnel pour l’émergence du Maghreb de la croissance et de la connaissance. En effet, toute intégration régionale a besoin d’un moteur, d’un couple qui constituera la dynamo pour faire fonctionner l’ensemble. Franco-Allemand en Europe, Américano-mexicain en Amérique du Nord, il est essentiel de s’inspirer des modèles qui ont fait leur preuves ailleurs, car il n’existe pas d’alternative viable à une structure régionale forte, qui pourra donner un cadre de cohérence au développement du Maghreb. Cette évolution, que tous les maghrébins appellent de leurs vœux, nécessite de la part de ce grand pays qu’est l’Algérie que ses dirigeants aient le courage politique de donner à l’UMA les moyens de ses ambitions.

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