Le conflit saharien : manipulation médiatique

La dérive de l’information se manifeste souvent sous forme de contrevérités, d’amalgames, d’assertions, d’allégations, de mensonges, de montages et de manipulations qui visent à légitimer une cause et ceux qui l’incarnent. Le conflit du Sahara et la propagande qui s’en est suivit depuis son déclenchement, orchestrée par l’Algérie, le Polisario et reprise par certains médias à la solde ou hostiles au Maroc pour des raisons idéologiques et autres. Cette propagande avait pour but de s‘attirer des sympathies et de conquérir des appuis, mais elle a aussi mis à nu ses mécanismes grossiers, car la propagande qui est un moyen immoral pour violer les esprits, peut aussi déclencher chez ceux qui la sèment des comportements qui ne servent qu’à discréditer la cause qu’ils défendent.La propagation de faux arguments véhiculés par des moyens d’informations que le spécialiste des médias Jacques Gautrand appelle : « des divertisseurs qui ont trouvé un filon lucratif dans un nouveau genre de distraction scénarisée qui peut se faire passer pour des tranches de vrai vie », ces arguments trouvent leurs réponses dans la vérité historique.

Les adversaires du Maroc prétendent que le Royaume a envahit le territoire du Sahara en 1975, ils ont certes trompé, mais momentanément une partie de l’opinion internationale mal informée, oubliant que l’histoire de la lutte des peuples pour la décolonisation est consigné pour la mémoire, et que le Maroc avait entreprit depuis son accession à l’indépendance en 1956 par voie de négociation et devant l’ONU les démarches légales pour le parachèvement de son intégrité territoriale.
Le Maroc n’a jamais cessé de réclamer à l’Espagne les territoires qu’elle administrait, y compris le Sahara, et c’est l’Espagne qui assume la responsabilité de la décolonisation tardive du territoire. Armé de sagesse, de patience et de retenue, Le Maroc a toujours évité d’entrer dans une confrontation militaire avec son voisin espagnol, d’autant plus qu’aucune règle de droit ou de jurisprudence internationale ne soumet à une prescription l’achèvement d’une décolonisation.
A cette époque, l’Algérie n’existait pas encore en tant qu’état indépendant, pas plus qu’il n’existait sur le territoire de mouvement indépendantiste. Cette propagande a toujours tenté de dissocier l’affaire du Sahara de la question coloniale et de sa spécificité dans le cas marocain. La manière avec laquelle la décolonisation a été opérée dans l’ensemble du pays a permis de conclure que si le dogme de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation a été appliqué à la lettre au cas marocain il aurait consacré l’existence sur le sol du pays une demi-douzaine d’entités indépendantes.
Quant au prétendu principe d’autodétermination et de liberté des peuples, invention de Lénine, et cher à l’Algérie, argument avancé et qui masque des ambitions et des enjeux géostratégiques et géoéconomiques, alors que l’Algérie révolutionnaire avait rejeté ce droit à Evian en 1961 pour les populations Touareg, la position algérienne a été inconditionnellement soutenue par le Maroc à l’époque. Il s’agit d’abord de savoir où commencent et finissent le Sahara et le peuple sahraoui, la question ne tient pas à l’étendue de l’espace saharien, déjà largement découpé au bénéfice des frontières algériennes, pur ou impur héritage colonial, mais plutôt au risque qu’une balkanisation peut engendrer chez des populations dans le territoire s’étend de l’Atlantique au Tchad.
L’utilisation du terme peuple uniquement pour le Sahara marocain plutôt qu’aux populations pour l’ensemble du Sahara, alors qu’on sait clairement définir ce qu’est une population d’un territoire donné et ce qu’est un peuple et encore moins identifié son itinéraire historique, son soit disant origine, ses moments fondateurs et son appartenance à un territoire défini, bref, de savoir distingué avec précision qui fait partie de ce peuple et qui au contraire en est exclue. Baba Meski écrivait dans l’introduction de son ouvrage : Front Polisario l’âme d’un peuple « ainsi nombre de lecteurs auront-ils déjà entendu parlé du Polisario des Sahraouis, mais combien savent  de qui et de quoi il s’agit ? », on ne peut être plus clair sur l’invention de la cause, du mouvement et du peuple dont une partie a été déportée pas force pour servir d’otages dans le territoire d’un pays qui prétend défendre les droits des peuples et au su et au vu des médias qui ont l’obligation morale et intellectuelle de dénoncer cet acte de piraterie.
A l’affût du moindre indice ou événement susceptible d’alimenter une analyse nouvelle, les médias chez qui prédomine le spectaculaire et l’examen critique des faits ont contribué volontairement, ou par intérêt, à faire entrer le conflit saharien dans le champ des circonvolutions journalistiques, des travers, des annonces médiatiques à sensations et un non-dit politique. Ils avaient continué jusqu’à une date récente à ignorer la juste cause du Maroc, la traduction de cette ignorance apparaissait à travers leurs doutes sur les droits du Maroc, leurs incompréhensions et leurs interrogations sur leurs légitimités.
On peut dire alors, que la confusion et la complaisance de certains médias, mêlant informations et propagandes, reportages et mises en scènes, interviews et images, témoins réels et comparses, rumeurs et allégations, ont créé une caisse de résonance qui a desservi pendant longtemps le dénouement du conflit saharien. Aujourd’hui et depuis que le Maroc entame une nouvelle gestion du dossier saharien, par une volonté d’intégrer démocratiquement et en douceur le territoire dans le cadre d’une régionalisation élargie, l’opinion internationale, sans présager sur l’avenir, est devenue plus confiante dans la reprise en main du dossier du Sahara par le Roi Mohamed VI.
A l’heure où le terrorisme essaime au Maghreb et dans les pays du Sahel, les médias commencent à se rendre compte que l’éradication de ce fléau doit d’abord passer par le règlement définitif du conflit saharien. Dans sa livraison du 20 janvier 2008, le journal Washington Times estime que le conflit du Sahara préoccupe beaucoup plus les pays de la région alors que le terrorisme s’installe chez eux. L’Algérie, devenue vulnérable aux attaques terroristes malgré son important arsenal militaire et sécuritaire, a des difficultés à assurer la sécurité dans son vaste territoire, plus qu’elle ne peut se porter garante que les éléments du Polisario ne risquent pas de basculer à terme vers le terrorisme et de constituer une base arrière au réseau d’Al Qaïda. De même que les dirigeants du Polisario, en perte de crédibilité dans les camps de Tindouf, ne peuvent plus, sous l’effet conjugué d’une impuissance politique et militaire, contenir l’arrivé dans ses rangs d’une nouvelle génération imprégnée d’intégrisme, désespérée et qui ne voit venir aucune issue à son drame. Les Médias, plus sensibilisés aujourd’hui sur la réalité du conflit, doivent attirer l’attention de l’opinion internationale, des peuples, des gouvernements et des sociétés civiles des pays concernés pour éviter que la région ne chute dans un avenir de braise.

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