D’insuccès en défaites

Accumulant les insuccès, l’Algérie se trouve amenée à réagir violemment, empêtrée dans ses manœuvres, elle ne pouvait que tenter de se voiler en utilisant son instrument, le Polisario, lui fournissant sans compter, armes, munissions, instructeurs et encadrement, en tentant de faire croire qu’elle lui laissait l’initiative des opérations.
La doctrine inculquée au départ, au front Polisario, tend à donner sciemment l’impression qu’il posera comme préalable à l’unité une éventuelle libération de la société marocaine. Le caractère opportuniste de cette attitude vide de son contenu la lutte de libération qu’il se proposait  de mener. L’étroite dimension régionale, qu’ont conférée les théoriciens du front Polisario à leur action, le prive donc, dès le départ, de la donnée stratégique indispensable à la conduite des luttes révolutionnaires. La réunification étant l’objectif fondamental de tous les mouvements révolutionnaires du monde, le cas du Vietnam l’a bien démontré. Toutes ces options falsifiées ont commencé à apparaître au moment où le Maroc a récupéré le Sahara. Les fondateurs du mouvement se sont rendus compte que leur projet était  des chimères. El Ouali le véritable fondateur a compris avant sa disparition que les visions du mouvement étaient insoutenables. Il commençait à toucher du doigt les limites de son impuissance.
El Ouali commençait à sombrer dans un désespoir, que ses compagnons ne percevaient que lorsque ses nerfs lâchaient brutalement et ne pouvait tenir ses larmes. Chaque décision engageait la vie d’une population. El Ouali se sentait responsable du malheur des sahraouis, pour lui et pour certains, le réalisme aurait peut être commandé d’accepter certains accommodements. Jouant le jeu, tout en agissant avec une certaine autonomie, il savait que l’Algérie n’était pas dans cette affaire immunisée. Il trouva la mort dans des circonstances mystérieuses lors de l’attaque de Nouakchott. Sa mort a été exploité dans une propagande suivit d’une offensive appelée « chahid  El Ouali ».
Le congré du Polisario, réuni du 26 au 30 août 1976, élira un nouveau Secrétaire Général  en la personne de Mohamed Ben Abdelaâziz, un renégat dont le père un brave patriote marocain sous-officier des F.A.R. à la retraite et qui réside à Tadla au Maroc. Personnage taciturne, obscur, Mohamed Ben Abdelaâziz est un inconditionnel de l’Algérie qui décida de lui accorder son soutien le plus absolu, depuis le territoire du Sahara connaîtra une guerilla sauvage, doublée d’une tradition nomade, Ahmed Ouald Hamadi, Ismail Ouald Bardi plus Giap et Castro, ces hommes finiront par troquer leurs tenus de fortune contre de vrai uniformes et leurs vieux fusils contre des armes portés, des orgues de Staline et même des Sam7 et Sam6 fournies par la Libye. Le flan sud neutralisé, de petites unités multiplient les attaques au Sahara et dans les zones non contestées, s’aventurant jusqu’à Tantan au début de 1979.
La phase la plus longue est celle des murs de défense, beaucoup de calomnies ont été dites et écrites au sujet de ces murs, selon lesquels, l’idée de leur édification et leur réalisation est israélienne. Il s’agit d’une stratégie destinée à protéger le triangle Laayoun – Smara –       Bou Craa et à mettre les habitants à l’abris des attaques du Polisario. La plus grande déflagration de toute la région a été évité de justesse grâce à la sagesse de Feu Hassan II quand les F.A.R. ont été attaqué par des unités de l’armée algérienne. Pour l’Algérie il s’agissait d’une unité chargé d’acheminer du ravitaillement pour les populations sahraouis en détresse, les F.A.R. avaient fait prisonniers plusieurs dizaine d’officiers et de soldats algériens, le 14 février 1976 Feu Hassan II adressa un émouvant télégramme à Feu Houari Bou Madiane, un appel solennel le mettant face à ses responsabilités devant l’histoire.
Il est toujours dur de ressentir que c’est l’égoïsme et l’aveuglement des consciences qui poussent souvent à renier les liens et certaines vérités, mais il s’agit de prendre acte et d’agir en conséquences avec amertume et regrets.
Aujourd’hui, le Sahara occidental connaît un développement et une prospérité dans la paix au-delà de toutes les perspectives, ce qui déterminera l’issue du conflit pris dans toutes ses implications, c’est la volonté politique que chacune des parties affirmera face à l’autre. Le projet marocain de l’autonomie est unanimement considéré comme une initiative hardie par la communauté internationale.
A l’heure où le Polisario prépare son congrès, dans une ambiance apparemment tendue et pour sortir de l’impasse, les dirigeants du Polisario doivent s’armer de courage et faire l’autocritique de leur mouvement sous peine d’être totalement condamné par l’histoire, car l’heure n’est plus aux causes et aux symboles d’un certain «  camarade Giap ».

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