Le Polisario : résidu d’une progéniture d’un certain « camarade Giap »

Pour comprendre ce qui se passe au Sahara occidental, il faut abandonner ses préjugés dans le jugement de l’histoire du contexte et des hommes. Aucune analyse n’est approximativement objective que si la connaissance est relativement profonde. Comme dans tout le Maghreb, l’héritage colonial au Sahara a pesé lourd, mais il ne saurait occulter celui de l’histoire, antérieure, qui n’est nullement assimilable au cadre pratique des systèmes politiques européens, dans lesquels s’exercent les souverainetés étatiques. Au Sahara marocain, ce cadre est d’abord fondé sur un jus religionis, que viennent compléter ensuite le jus loci et le jus sanguinis, et aucun jugement ne peut être porté sur le passé, le présent et le futur de la région, sans concilier ces réalités et ces particularités avec la science politique moderne.
Dans les pays que l’histoire a marqué par ses profondes empreintes, il existe, au delà des régimes, l’intérêt permanant et les droits imprescriptibles des peuples unis et non fragmentés.
Le sahraoui est nationaliste, et même chauvin de naissance, il l’a acquis à travers les récits, les légendes des siens. Il possède toute une littérature, orale et écrite, qui véhicule des siècles d’expériences de sagesse et d’histoire vivante, vécue tous les jours dans une transhumance innocente. Une merveilleuse leçon de choses permanentes, livre ouvert, à ciel ouvert dans les thèmes sont, l’errance, la vie et le risque intimement mêlés.
Jalouses de leur liberté, les populations du Sahara occidental ont toujours repoussé les envahisseurs, portugais, espagnols, anglais, français et hollandais, les récits sur ses actes héroïques n’ont été que peu écrits. C’est à partir du 19ème siècle, et en tant que relais politiques des sultans du Maroc que les chefs de tribus, des grands chaikhs et les zaouias, ont conduit les résistances. Le cas du cheikh Ma El Ainin, qui contraignait les espagnols à évacuer l’intérieur de Rio De Oro en 1885, l’attaque des tribus Ouled Dlim sur villa Cissnéros en 1887, 1892, 1894, et la prise du cap juby par le Caid de Guelmim au nom du sultan du Maroc. Faut-il encore mentionner que lorsqu’il s’agissait de libérer des européens capturés par des sahraouis, s’est au sultan du Maroc que les puissances européennes ou à ses représentants régionaux s’adressaient. L’épopée du cheikh Ma El Ainin contre l’occupant français au début du 20ème siècle, et que les séparatistes  veulent s’approprier pour justifier l’existence de liens historiques entre ce héros et leur mouvement, en se livrant à une quête audacieuse pour trouver en vain un soit disant passé, enfoui dans leur imagination en est la preuve concluante d’une tentative de l’usurpation de l’histoire.
L’occupation du Maroc et du Sahara a rendu difficile le mouvement nationaliste dans l’ensemble du pays. L’armée de libération marocaine n’a pratiquement commencé à agir en territoire saharien qu’à partir des années 50. Ses opérations avaient atteint à plusieurs reprises de violentes confrontations avec l’occupant, mais le déclenchement de l’insurrection en Algérie avait changé la donne, le rejet par le Maroc de la proposition française de prendre part au projet de l’O.C.R.S. (Organisation Commune des Régions Sahariennes), le refus de Feu Mohamed V de retirer son soutien à la révolution algérienne avait provoqué la rage des autorités françaises. A la fin des années 57, l’armée de libération marocaine composée d’unités provenant du nord et du sud du Maroc, déferle sur Saqiat Al Hamra, et traverse Rio De Oro, les espagnols refoulés se cramponnent désespérément à Laayoun et à Dakhla prêt à rembarquer. La France en pleine guerre en Algérie redoute le pire.
La réaction ne tardera pas, et la France et l’Espagne se trouvent tout naturellement alliés objectifs contre le Maroc : l’opération écouvillon. Des pays amis informèrent le Roi du Maroc que la France préparait un plan de réoccupation de l’ensemble du sud du pays pour barrer le chemin à l’aide qui apportait à l’armée de libération marocaine à l’Algérie. Le Maroc, dont les troupes françaises se trouvent encore sur son territoire, ne pouvait qu’éviter de fournir l’alibi à la France.
Parmi les conséquences désastreuses causées par l’opération écouvillon et les raids de l’aviation françaises, dans le sud est et ouest du Maroc sous prétexte d’un droit de poursuite, s’ensuit l’exode massif des populations vers le nord du pays par dizaines de milliers, plusieurs milliers de familles ne sont jamais retournées au Sahara.

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